Novembre 2019,

L’investissement responsable a le vent dans les voiles

Il y a quinze ans, les Nations Unies ont effectué une étude d’impact qui a permis de définir des critères menant aux investissements ESG, soucieux des valeurs environnementales, sociales et de saine gouvernance. Les Nations Unies créèrent des organismes chargés d’attribuer la cote ESG à un placement. Ces derniers ne sont pas toujours d’accord quand vient le temps d’attribuer cette cote. Par exemple, l’entreprise Tesla arrive en première positions pour certaines et en dernière place pour d’autres.
L’attribution de cette cote repose sur un jugement qui est fondamentalement qualitatif affirmait récemment Ben Johnson, le directeur de la recherche sur les fonds passifs chez Morningstar.

Les critères ESG de plus en plus reconnus et adoptés
Selon un sondage publié en octobre 2018 par RBC Gestion mondiale d’actifs, « neufs investisseurs institutionnels sur 10 estiment que les portefeuilles axés sur des critères ESG ont autant, voir plus de chances de dégager un bon rendement que leurs équivalents.
Ce sondage dénote que l’approche ESG ne se limite pas aux actions, mais touche aussi les titres à revenu fixe, aux placements immobiliers, aux l’infrastructures et aux actifs non traditionnels.

Des titres exclus
Au début, les organismes régulateurs des critères ESG se contentaient d’exclure les titres reliés aux armes, mines personnelles, au tabac et aux combustibles fossiles. Aujourd’hui, elles tentent d’influencer les entreprises pour qu’elles intègrent les principes ESG à leur fonctionnement.
Depuis octobre 2018, la plupart des actifs canadiens enchâssent des critères ESG.

Un engouement croissant
Nous avons tous une conscience sociale. Les tueries aux États-Unis ne nous laissent pas indifférents ni la croissance des désastres naturels ou les ravages dus aux drogues et au tabac.
À rendement égal, on embarque dans l’investissement ESG. Normalement, un fonds est formé d’une centaine de titres alors qu’il en existe des milliers. Facile alors d’exclure les tires d’armement, de tabac ou d’alcool sans affecté le rendement affirmait récemment M. Normand Vachon, directeur général, Investisseurs institutionnels, chez BMO.

Même les assureurs de personne s’intéressent aux facteurs ESG
Vous n’êtes pas sans savoir que les assureurs vie ont d’importantes sommes à investir, les primes mensuelles sur vos polices.
Les désastres naturels peuvent avoir un effet important sur la santé mentale des sinistrés, entraînant possiblement une hausse des réclamations en santé mentale. Advisor’s Edge rapportait récemment les résultats d’une étude réalisée par Manuvie en 2018 suite aux inondations de 2014 à Burlington, en Ontario. La moitié des 3 500 foyers touchés déclare avoir encore peur lorsqu’il pleut.
L’augmentation de la température peut entraîner une hausse des maladies transmises par les moustiques. Elle peut nuire aux infrastructures et immeubles détenus par ces entreprises dans des zones à risque d’inondation.
Les investisseurs institutionnels que sont les assureurs ont tout avantage à investir en tenant compte des facteurs ESG.

Conclusions
L’investissement ESG est à la mode. Est-ce une mode qui passera ou qui demeurera ? Seul l’avenir le dira.
Certaines compagnies de fonds ont commencé à offrir des fonds « ESG ». Leur rendement sera-t-il similaire à un fonds semblable qui ne tient pas compte des facteurs ESG ?

Nous suivrons de près les développements dans ce secteur dont vous risquez d’entendre parler de plus en plus. Le cas échéant, nous vous tiendrons au courant et vous guiderons dans les gestes à poser.

Claude Ciccone